LE BAMBOU ENVAHIT NOS INTÉRIEURS

Au-delà de la création d’une ambiance zen à domicile, le bambou recèle de multiples avantages en tant que matériau de construction. En pleine tendance nature, le bambou a évidemment la cote à la maison ! Mais plutôt que de se contenter d’un papier peint rappelant une bambouseraie foisonnante, autant mettre à profit ce matériau à la fois écologique et très résistant.

Du bois à toute épreuve

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, le fait que le bambou soit creux lui confère une dureté incroyable. S’il plie, il ne rompt pas et ce, même lorsqu’il est soumis à une pression de 40 kg/mm. Capable de résister à un séisme ou à un cyclone, il est 30 % plus dur que le chêne et ne gonfle ni ne rétrécit sous l’influence de l’hygrométrie. Pas étonnant que cette plante tropicale de la famille des graminées serve à construire les maisons asiatiques, du sol au plafond, depuis des siècles. En Chine, le bambou s’utilise même pour les échafaudages de gratte-ciel.

Surnommé « l’acier vert », il peut être utilisé comme matériau de construction à part entière, ou comme élément entrant dans la fabrication de matériaux composites, notamment lorsqu’il est associé au béton armé. Seul petit hic : le bambou n’est pas isolant. Côté prix, les tarifs dépendent de son utilisation mais il faut compter en moyenne 50 € le mètre carré. Dans nos intérieurs, le bambou constitue également une matière première de choix pour la fabrication de panneaux massifs et de feuilles de placage destinés aux portes de placards, de dressing, aux meubles de cuisine, à la baignoire, aux escaliers ou encore utilisés en tant que revêtements muraux. De même, les parquets en bambou sont appréciés pour leur qualité et leur esthétique. En fonction de la technique d’assemblage utilisée pour coller les lamelles entre elles, les nœuds de croissance spécifiques à cette plante peuvent être d’ailleurs plus ou moins visibles, selon l’effet recherché.

Un matériau écologique, sous conditions

À l’heure où l’accent est mis sur le développement durable, le bambou a également tout pour séduire les consommateurs ! Grâce à sa croissance rapide, cette graminée se renouvelle en effet à la vitesse de la lumière, facilitant son exploitation. Sans compter qu’il fixe beaucoup plus de CO2 que les arbres feuillus, améliore l’infiltration de l’eau et limite l’érosion des sols grâce à son réseau racinaire très dense. Cerise sur le gâteau : sa culture ne nécessite quasiment aucun produit chimique !

De quoi déclarer le bambou matériau écologique de l’année ? Pas si sûr.

En tant que plante invasive dont l’expansion peut vite devenir incontrôlable, le bambou peut réduire la biodiversité, a fortiori lorsque la forte demande conduit certains pays à mener des politiques de déforestation sauvage pour augmenter leur production. C’est notamment le cas en Asie, principal exportateur en la matière, où la pratique de la monoculture nuit à l’environnement. Autre souci, les bambous ont tendance à être coupés avant d’arriver à maturité, ce qui entraîne des produits de mauvaise qualité.

Pour utiliser du bambou réellement écologique, il faut donc bien choisir sa provenance et ses conditions de fabrication. Les consommateurs peuvent par exemple se référer au label FSC (Forest Stewardship Council) qui garantit que le bois provient d’une forêt gérée durablement. Les bambous y sont coupés au bout de cinq ans au moins et seule 25 % de la bambouseraie est récoltée chaque année. La biodiversité y est ainsi préservée et les populations autochtones aussi. Bien qu’encore rare, on peut aujourd’hui trouver des planchers, contreplaqués et placages en bambou certifié FSC.