Pleins feux sur le solaire : la tendance à l’auto-consommation s’affirme

Entre des prix de l’énergie élevés et une conscience environnementale croissante, les Français sont de plus en plus nombreux à miser sur les panneaux photovoltaïques pour faire baisser leur facture d’électricité.

L’objectif : autoconsommer au maximum leur production.

Gratuite et illimitée, l’énergie issue du soleil est synonyme de solution d’avenir. Et les Français l’ont bien compris puisque le nombre de sites photovoltaïques grimpe en flèche depuis plusieurs années !

Au 30 septembre 2024, le ministère de la Transition écologique dénombrait 611 107 installations de moins de 3 kWc (la puissance la plus courante pour les logements individuels) raccordées au réseau, sachant que 30 587 étaient en file d’attente.

Or, si la tendance était auparavant à la revente d’électricité, c’est désormais l’autoconsommation qui motive les projets (56,4 % de la totalité des installations).

Un phénomène en plein essor qui souffre néanmoins de freins financiers importants.

Plébiscite unanime

Particuliers, associations et agences environnementales publiques, tout le monde reconnaît les avantages de la technologie photovoltaïque qui permet de produire de l’électricité à partir de la lumière du soleil.

En mai 2024, une étude Odoxa révélait que 9 Français sur 10 avaient une opinion positive du solaire, tandis que 59 % étaient favorables à l’installation de panneaux photovoltaïques.

Utilisant une ressource renouvelable, cette solution est en effet rentable puisqu’elle permet de contrer la volatilité des prix de l’électricité et de réaliser des économies.

Ainsi, sur l’année 2024, « le coût de production du solaire photovoltaïque d’une installation de 3 à 9 kWc était de l’ordre de 13 à 19 centimes d’euros par kWh, alors que le prix du kWh acheté via une offre de fourniture classique avoisine aujourd’hui 25 c€/kWh », comme l’a rappelé l’Agence de la transition écologique (Ademe) dans un avis du 29 janvier 2025. Le gain économique est clair !

Transformation des usages

L’association UFC-Que Choisir a elle aussi mis en avant ce gain financier en sondant 1 556 lecteurs ayant opté pour des panneaux photovoltaïques.

D’après cette enquête publiée le 7 janvier 2025, les foyers qui se sont équipés avant 2015 l’ont essentiellement fait pour revendre l’électricité produite avec un tarif bloqué à plus de 60 centimes d’euros le kWh pendant 20 ans. De quoi permettre de « dégager des revenus importants de l’ordre de 1 200 € par an ».

La revente totale n’est toutefois plus intéressante en raison de tarifs de rachat dérisoires (0,10 € le kWc pour une installation de moins de 3 kWh fin 2024).

Face à la flambée des prix de l’électricité, c’est alors l’autoconsommation qui s’est développée pour devenir le modèle dominant.

« Les particuliers qui se sont équipés entre 2019 et 2022 disent économiser 500 € par an en moyenne sur leur facture, grâce à l’autoconsommation, et dégager 200 € de revenus via la vente de surplus. Un gain de 700 € au total », explique l’étude d’UFC-Que Choisir.

Si le tarif de rachat est ici plus avantageux (0,13 € pour une installation de moins de 9 kWc fin 2024), l’objectif est donc surtout de combler ses besoins électriques grâce à sa production photovoltaïque afin de réduire au maximum sa facture d’énergie.

Le coût d’installation toujours bloquant

Mais encore faut-il pouvoir s’offrir cette solution ! Car si les progrès de cette technologie (plus puissante pour moins de panneaux) et sa démocratisation ont permis une baisse de prix, elle reste très onéreuse. Pour une puissance de 3 kWc installée par un professionnel en surimposition sur la toiture (technique la plus courante), il faut compter 10 500 € en moyenne selon l’étude d’UFC-Que Choisir, soit une quinzaine d’années pour la rentabiliser… Afin de s’équiper à moindres frais, on peut sinon se tourner vers des solutions à poser soi-même au sol, en façade ou sur un toit plat grâce aux kits solaires « plug and play ». Mais gare aux déceptions car plus l’installation sera réduite, moins les économies seront importantes.

Dès lors, 91 % des personnes interrogées par Odoxa jugent l’installation de panneaux photovoltaïques trop chère et 88 % souhaitent un renforcement des aides de l’État.

Un sentiment confirmé en décembre 2024 par un sondage OpinionWay pour Monabee, dans lequel 81 % des participants veulent que cet équipement bénéficie des mêmes aides que la rénovation énergétique. En effet, contrairement à un système de chauffage solaire, les panneaux photovoltaïques ne sont éligibles ni à MaPrimeRénov’ ni aux primes énergie.

À moins d’un coup de pouce régional, il faut se contenter d’un taux de TVA réduit à 10 % pour une installation de 3 kWc posée par un professionnel labellisé RGE, d’une prime à l’autoconsommation versée par EDF un an après la mise en service (660 € pour une puissance de 3 kWc fin 2024) et de l’obligation de rachat pour le surplus de votre production.

Le site de référence : www.photovoltaique.info