Dans le jardin, quelques aménagements simples suffisent à modifier la perception de l’espace et des distances. Tromper l’œil pour berner le cerveau, voilà comment on donne l’impression qu’un jardin est plus grand que dans la réalité. Un art de la perspective qu’il est bon de maîtriser, surtout dans les petits espaces urbains comme celui de M. et Mme O.
État des lieux
Le jardin de M. et Mme O. est principalement situé derrière la maison, formant un rectangle de 10 mètres de large pour 20 mètres de long, qui s’étire vers le fond. Il s’agit d’une surface entièrement engazonnée, entourée par une haie de photinias de près de trois mètres de hauteur. Au milieu trône un noisetier d’une taille similaire formant un énorme et dense buisson. Au fond à droite, un petit cabanon en bois permet de ranger les outils et les machines de jardinage.
Dégager la vue
La première intervention, urgente, a consisté à couper un tronc sur deux du noisetier et à dégager toutes les branches basses jusqu’à une hauteur d’environ 1,80 m sur ceux qui ont été préservés. Ainsi l’œil ne bute plus sur cette masse opaque et peut enfin distinguer le fond du jardin. L’effet de profondeur est immédiat.
Tromper l’œil
La seconde opération a été le rabattage de la haie. Abaisser la hauteur d’une clôture agrandit, par le jeu des proportions, la distance perçue par l’œil, surtout dans les jardins rectangulaires. Pour amplifier artificiellement cette sensation, la haie a été taillée légèrement en pente, de 2,50maudépartdelamaisonà2m dans le fond du jardin. Dans le même esprit de trompe-l’œil, un pas japonais en traverses de chêne a été inséré dans la pelouse pour rejoindre le cabanon. En réduisant la largeur des traverses au fur et à mesure qu’elles avancent vers le fond, on augmente la profondeur.
Attirer l’œil
Enfin, au fond à gauche, à l’opposé du cabanon, a été installé un fusain doré du Japon dans un endroit jusqu’alors assez terne. L’intensité éclatante de son feuillage persistant vert et jaune ne manquera pas d’attirer le regard en toute saison, incitant l’œil à prendre en compte l’un des points les plus lointains du jardin.